Contre leur marche à la guerre : Groupons-nous !

Palestine - Grève Générale à Rome le 22 septembre
Les Cahiers d’A2C #19 – novembre 2026

« Comme le disait l’écrivain français Anatole France au moment de la Première Guerre mondiale : « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels ». Des millions de personnes sont mortes à cette époque, et c’est ce qui se reproduira si nous ne mettons pas fin à ce bellicisme et au réarmement. La classe dirigeante européenne mène déjà une guerre par procuration en Ukraine et soutient le génocide israélien contre le peuple palestinien ».

Ceci est un extrait d’un appel international « Pas un centime, pas une arme, pas une vie pour la guerre ! », dans le cadre duquel un meeting s’est tenu le 5 octobre à Paris. Organisé principalement par le POI, 4 500 personnes ont participé – militant·es politiques, militant·es pour la Palestine, syndicalistes – preuve que l’objectif de construction d’un mouvement anti-impérialiste et internationaliste rencontre un écho important. 

De nombreuses interventions de militant·es de différents pays se sont succédé durant 3h. Il est possible de visionner le contenu des interventions de ce meeting par ici :

Compte tenu des arguments qui dominent en France, nous trouvons utile de mettre en avant quelques-unes de ces interventions.

D’abord, les interventions conjointes d’une militante russe et d’un militant ukrainien, regroupés au sein d’un collectif, « La paix par en bas », pour s’opposer à la guerre 11 – À l’inverse, nous ne pensons pas que la libération de la Palestine viendra de l’unité entre israéliens et palestiniens, ce que le choix des orateurs laisse entendre, avec une militante israélienne présente à la tribune. Lire à ce sujet « Pourquoi la classe ouvrière israélienne n’a pas intérêt à la fin de l’apartheid », disponible sur notre site.

À rebours de l’approbation de l’envoi toujours plus important d’armes en Ukraine. À ce sujet, nous conseillons l’écoute d’une introduction à une discussion que nous avons organisée récemment : « Pourquoi il faut s’opposer à l’intervention de la France en Ukraine ».

Renforcer les mobilisations à la base, en lien avec la classe ouvrière organisée

L’intervention d’un coordinateur national de Potere al Popolo ! en Italie était attendue, puisque le 22 septembre, une grève générale contre le génocide à Gaza y a réuni plus d’un million de personnes. Maurizio Coppola explique comment cela a été rendu possible : « Sans la résistance palestinienne, tout cela aurait été impossible ». Depuis le 7 octobre 2023, il y a eu « une accumulation incroyable des forces, produit du travail militant de chacun·e, qui descendait dans la rue, faisait des tractages, occupait les universités, faisait même des petites actions avec 30 personnes. Parfois on se dit que ça ne sert à rien mais ça sert à quelque chose, la preuve c’est la grève générale du 22 septembre et du 3 octobre ! ». Mais si un saut qualitatif a pu s’opérer, c’est « grâce à l’entrée en scène de la classe ouvrière organisée ». Les dockers ont été capables de « lier une question internationale aux questions sociales du pays ». Et il revient sur un débat qu’il a avec les militant·es en France : « tout ce qui a été construit est le résultat des syndicats de base [USB], qui n’est pas un syndicat confédéral. Le principal syndicat, la CGIL, a même essayé de boycotter la grève du 22 septembre. Cela démontre qu’on doit insister pour renforcer le syndicat de base et en même temps faire pression sur les syndicats confédéraux pour qu’ils prennent une position juste ».

Prendre des initiatives coordonnées à l’échelle internationale.

La dernière intervention, celle d’un des fondateur·rice·s de la coalition Stop the War en Angleterre, mérite également le détour. Cette coalition est née au début des années 2000 pour s’opposer à la guerre en Irak. John Rees a proposé de prendre une initiative du type de celle du 15 février 2003 contre la guerre en Irak, qui a rassemblé à travers le monde un nombre de manifestant·e·s jamais vu dans l’histoire. 

Mais pourtant, le cadre organisateur du meeting ne propose à l’arrivée aucune perspective d’action, hormis une nouvelle réunion à Londres en juin 2026. On imagine donc qu’il y a des blocages importants, et que parvenir à organiser une initiative de cette ampleur est une bataille, comme ce fût le cas pour celle de 2003.

Les camarades d’a2c présent·es au meeting international contre la guerre


Notes

Notes
1 1 – À l’inverse, nous ne pensons pas que la libération de la Palestine viendra de l’unité entre israéliens et palestiniens, ce que le choix des orateurs laisse entendre, avec une militante israélienne présente à la tribune. Lire à ce sujet « Pourquoi la classe ouvrière israélienne n’a pas intérêt à la fin de l’apartheid », disponible sur notre site