Brochure : Impérialisme, la trajectoire du capital

Nouvelle brochure qui rassemble plusieurs articles. Pour vous la procurer, contactez les militant·e·s A2C des divers groupes locaux (en région parisienne, Rennes, Marseille, Strasbourg, Toulouse, Nantes, Brest) ou contactez-nous ici.

Nous publions ci-dessous l’introduction de la brochure ainsi que son sommaire.


Impérialisme : la trajectoire du Capital
Vers la guerre, vers le fascisme…

« Je suis pas français comme un soldat de l’armée
La Marseillaise, je sais toujours pas la chanter
J’aime pas les drapeaux, les képis, les calots
Les batailles de bateaux, les rafales de Dassault »

Médine – Allons zenfants 

Course à l’armement et militarisation des États, progression de l’autoritarisme et des États policiers au cœur même des « démocraties libérales », politique des frontières et protectionnisme économique, montée du racisme et du nationalisme, danger du fascisme… Y-a-t-il une rationalité dans cette dérive monstrueuse du monde, dans ce qui apparaît comme totalement irrationnel d’un simple point de vue « humaniste » dans un monde qui n’a jamais été aussi riche en ressources et en connaissances ?

Chercher et dévoiler cette rationalité est l’opposé exact d’une légitimation. Le contraire d’un compromis avec l’évolution d’un monde vers la guerre et le fascisme. L’inverse d’un fatalisme qui consacre notre impuissance.

Car s’il n’y a pas de rationalité, il n’y a pas de combat possible. Car alors il n’y a pas de stratégie pour lutter. D’où la profusion des théories irrationnelles et complotistes, de la progression des thèses de la « guerre des civilisations » ou « du grand remplacement » : elles construisent des ennemis à combattre et légitiment opportunément la dérive pour mieux l’amplifier.

Nous disons que cette rationalité est celle du Capital. Elle porte un nom, un autre nom du capitalisme qui permet de mieux comprendre sa logique actuelle : l’impérialisme.

L’impérialisme est ce stade où la concurrence entre capitaux sur le marché mondial prend de plus en plus la forme de conflits géopolitiques et militaires entre États et blocs d’États. D’où le renforcement de gouvernements plus autoritaires et militarisés, l’importance du nationalisme et de la question des frontières. L’impérialisme est un temps où dans les rapports internationaux comme dans la « gestion des populations » il n’y a progressivement plus de politique que bestiale, celle de la force. C’est cela le système des frontières.

Comprendre cette « trajectoire du Capital », qui entraîne toute la société et la planète entière, permet d’éclairer les enjeux de toutes les questions posées en dehors du contexte global. Cette trajectoire montre aussi comment toute riposte, toute lutte, prend un sens dans une lutte contre le capitalisme lui-même.

Voilà pourquoi le renforcement de l’OTAN et du militarisme, légitimés actuellement par la guerre en Ukraine, doivent être combattus au même titre que l’agression russe. Voilà pourquoi la lutte contre les frontières, contre le racisme et le nationalisme, la solidarité avec les sans-papiers et migrant·es, sont un enjeu pour toute la société, incontournable pour construire une conscience de classe.

Les textes qui suivent ont été rédigés pour différents numéros des Cahiers de l’Autonomie de Classe. Ils ne sont ni le premier ni le dernier mot d’une élaboration sur cette question. Mais ils permettent de clarifier les conditions de la lutte. D’ouvrir un chemin vers un autre futur.

Un dernier mot sur une question qui n’est pas abordée dans cette brochure mais qui en démontre toute l’importance. Impérialisme et fascisme sont historiquement liés. Cependant ces textes montrent que ce n’est pas le fascisme qui entraîne la société vers la guerre, le nationalisme, le racisme et des formes plus autoritaires et militarisées du pouvoir. C’est en réalité la trajectoire impérialiste du Capital qui crée les conditions propices pour le développement du fascisme. 

La distinction est cruciale. Car cela détermine aussi la stratégie nécessaire pour combattre le danger du fascisme, l’articulation concrète, sur le terrain de la lutte, entre antifascisme et anticapitalisme. En défendant d’une part la nécessité de combattre, marginaliser et détruire les forces et organisations fascistes susceptible d’utiliser ces conditions pour imposer le fascisme. Et en comprenant, d’autre part, qu’il n’y aura pas de lutte conséquente contre le développement d’un mouvement fasciste si celle-ci ne s’accompagne pas de luttes contre l’impérialisme dans toutes ses dimensions, sociale et politique, nationaliste et raciste, policière et militaire.

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