Grève pour Gaza le 28 novembre en Italie : « Notre défi est de relier la lutte pour la Palestine aux conditions économiques et de travail en Italie »

Interview d’un militant du syndicat italien Si Cobas, réalisée par Victor Michel (Brest) – 9 novembre 2025.

Victor : J’ai préparé quelques questions, mais je pense que ça serait bien que tu te présentes d’abord et que tu nous parles un peu de la grève et du mouvement en Italie.

Fabio : Je m’appelle Fabio, je suis membre de Tendenza Internationalista Revoluzionaria, TIR, ce qui signifie Tendance révolutionnaire internationale, une organisation politique en Italie qui a encouragé les grèves et qui a participé activement aux manifestations, à la mobilisation et aux grèves qui ont débuté immédiatement après le 7 octobre, aux côtés du peuple palestinien et de la résistance palestinienne. Je suis également membre du syndicat SI COBAS, qui a participé aux grèves et appelé à la grève du 3 octobre. 

Tout d’abord, le 22 septembre et le 3 octobre n’étaient pas les premières grèves générales organisées en soutien au peuple palestinien et contre le génocide, trois autres grèves générales avaient déjà été appelées par le SICOBAS et d’autres syndicats plus petits. La première a eu lieu peu après le 7 octobre. C’était en 2023, le 17 novembre. Puis une autre a eu lieu le 23 février 2024. Même s’il s’agissait de grèves menées par une minorité de travailleurs, elles ont montré et ouvert la voie pour contrer et faire obstacle au soutien apporté par le système italien et le gouvernement italien à Israël dans son génocide et son occupation des terres palestiniennes. Nous avons organisé de nombreuses actions au cours de ces deux dernières années, même si le mouvement en Italie n’a pas été aussi important qu’en Grande-Bretagne, par exemple, en termes de nombre de participants. Mais il y a eu des moments très significatifs, comme ces grèves générales, ainsi que d’autres moments de blocage de ports à Gênes, mais aussi à Salerne, dans le sud de l’Italie, près de Naples.  Et des actions de blocages par les travailleurs et les activistes de certaines industries particulièrement liées à Israël :  Leonardo et d’autres industries militaires, israéliennes ou liées à Israël. Et il y a eu des manifestations, dont certaines interdites, comme celle du 5 octobre 2024 à Rome, qui a néanmoins eu lieu. Et où le gouvernement a été contraint d’autoriser la manifestation une demi-heure avant son début officiel, car des milliers de personnes étaient venues de toute façon. Ce sont ces luttes pour le peuple palestinien qui ont ouvert la voie aux grèves du 22 septembre et du 3 octobre, car elles ont établi la légitimité et la visibilité de la protestation pour la Palestine. Et puis, bien sûr, il y a eu d’autres facteurs. Je veux dire, la situation à Gaza était vraiment terrifiante parce qu’elle l’a toujours été, mais avec l’armée qui est entrée dans la ville de Gaza et… des nouvelles terribles, terribles. Et puis la flottille a certainement encouragé les gens à agir face à la situation en Palestine. Je ne pense pas que les gens, les travailleurs, aient fait grève pour la flottille en soi, mais ils ont certainement été encouragés à agir par la mission de la flottille. Cela a facilité la prise d’action. Et puis, le gouvernement Meloni était l’un des gouvernements qui n’était même pas capable de prendre position avec des mots. Avec la Palestine, c’était l’un des gouvernements qui ne parlait pas de reconnaître un État palestinien, donc particulièrement aligné avec l’administration Trump. Et il faut savoir que l’Italie est le troisième exportateur d’armes vers Israël, elle a donc des liens très forts avec Israël. Et cela a certainement amplifié la colère des gens qui ont ensuite fait grève ces dernières semaines.

Victor : Combien de personnes ont participé aux grèves et dans quels secteurs ?

Fabio : Eh bien, il est difficile d’avoir des estimations exactes sur la participation. Le 3 octobre, la participation a été plus importante que le 22 septembre, qui était déjà probablement la plus grande grève politique depuis de très nombreuses années. La participation a été bonne dans les secteurs publics, en particulier dans les écoles. Elle a été importante dans le secteur de la santé. Les cheminots, en particulier le 3 octobre, ont été l’un des groupes les plus impliqués. Les travailleurs de la logistique, en particulier ceux de SI COBAS. La participation a été moindre dans le secteur privé, dans les usines, où elle était assez faible. Il est certainement plus facile de faire grève dans le secteur public, car l’environnement dans les usines privées est beaucoup plus oppressant. Ce qui est un défi que nous devons relever à l’avenir, bien sûr, car les travailleurs du secteur privé et les ouvriers d’usine sont des travailleurs productifs qui auraient un poids encore plus important sur l’économie et il serait donc beaucoup plus significatif, bien sûr, qu’ils participent.

Ce n’était pas une grève massive. Mais la participation a été significative. La situation de la classe ouvrière a été très difficile ces dernières années, avec des niveaux de conflit très faibles, à quelques exceptions près : les travailleurs du SI COBAS dans le secteur de la logistique ou les travailleurs immigrés dans le secteur de la logistique ont été une exception. C’est donc ce qui est significatif dans cette grève, à savoir qu’il y a eu une volonté de participer. Les gens sont descendus dans la rue, ils ont fait grève de manière active, ils ont participé à des manifestations qui ont été les plus importantes depuis 20 ans en Italie. Même dans les petites villes où il ne s’était rien passé depuis longtemps, il y a eu des manifestations. Dans de nombreux ports, il y a eu des blocages, à Gênes, à Salerne, à Livourne, à Tarente. Il y a eu des blocages des gares ferroviaires. Il ne s’agissait donc pas seulement de personnes souhaitant exprimer leur opinion. Il s’agissait vraiment de la volonté d’avoir un impact, de faire quelque chose pour avoir un impact sur la complicité du gouvernement italien. Et cela était très intéressant, car les tentatives des médias de diviser les manifestants en bons et mauvais, en disant que ceux qui essayaient de bloquer les gares ferroviaires étaient de mauvais manifestants, que les autres étaient pacifiques, n’ont pas vraiment fonctionné, car les personnes qui participaient, étaient  des travailleurs et des jeunes, beaucoup, beaucoup de jeunes en fin de lycée, en début d’université, une génération qui n’avait en fait jamais eu l’occasion jusqu’à présent de manifester à cette échelle. Ils étaient vraiment déterminés à avoir un impact, et cela a été significatif. 

Une autre chose significative est que les partis politiques se sont très peu impliqués. Certains partis démocratiques, le parti cinq étoiles, ont soutenu la flottille, mais ils n’étaient pas présents dans la grève, tout comme les grands syndicats, en particulier la CGIL, qui est le plus grand syndicat d’Italie. Le 22 septembre, ils n’ont en fait pas participé. Ils ont appelé à une grève de deux heures trois jours avant afin de diviser la grève. Ils ont eu un certain succès. Mais de nombreux autres travailleurs de la CGIL elle-même ont fait grève. Ils n’ont pas suivi les ordres de leur propre syndicat. 

Puis, il y a eu la date du 3 octobre, date initialement fixée uniquement par SI COBAS, voyant que la tension montait, que cela ne pouvait pas s’arrêter au 22 septembre. Une manifestation était déjà prévue à Rome pour le 4 octobre. Et nous avons aussi eu un peu de chance, car la flottille a été bloquée mercredi soir 1er octobre. Tous les syndicats ont alors lancé un appel. Tous les syndicats, je veux dire, CGIL et les petits syndicats. Et dans ce cas, la CGIL a dû le faire parce qu’elle craignait de perdre… La CGIL, qui veut toujours apparaître comme un syndicat de gauche. Ils ont dit qu’ils étaient avec le peuple palestinien, bien sûr pas avec la résistance palestinienne, mais contre le génocide, disons, mais ils n’ont pris aucune mesure. Donc, dans ce cas, dans cette situation, ils ont été contraints de le faire parce qu’ils sentaient qu’ils perdaient le lien avec une partie importante de leurs propres travailleurs. Et nous pouvons nous attribuer une partie du mérite, car nous avons appelé à la grève et, même auparavant, nous étions très actifs dans le mouvement pour la Palestine, nous avons fait pression. Si personne n’avait fait cela, il y aurait peut-être eu des manifestations, mais pas de grève. En appelant à la grève, nous avons également poussé le grand syndicat à agir. 

Ce qui est intéressant, d’ailleurs, en ce qui concerne le 3 octobre, c’est que nous avons appelé à la grève dans le respect des conditions légales, car il existe certaines restrictions. La loi italienne sur les grèves est assez souple, il existe une tradition qui la rend assez libre. Tout syndicat peut appeler à une grève générale. Mais il existe certaines restrictions dans le secteur public, il faut donc la déclarer 10 jours à l’avance. Dans le secteur public, dans ce qu’on appelle les secteurs essentiels, c’est-à-dire les services publics comme les hôpitaux, les écoles, etc. Et c’est ce que nous avons fait, notre grève était donc légale. Les autres syndicats qui ont ensuite appelé à la grève du 3 octobre l’ont fait deux jours avant. Et, alors qu’ils auraient facilement pu se joindre à notre grève, ils ont refusé, pour des raisons politiques… Ils ne pouvaient pas admettre que nous avions appelé à la grève, alors ils ont dû lancer leur propre appel. Ce qui, bien sûr, est positif que tout le monde se soit mis en grève le même jour, le 3 octobre, mais… Cela a ensuite provoqué une réaction négative de la part de la commission d’État qui contrôle la loi sur les grèves. Ils ont déclaré que cette grève était illégale. Le message selon lequel les gens ne pouvaient pas faire grève parce que celle-ci n’était pas légale, s’est donc répandu. Et ces syndicats, en particulier la CGL, ne voulaient pas dire à leurs propres travailleurs : « Ne vous inquiétez pas, une autre grève a déjà été déclenchée, vous pouvez faire grève. »  Car cela aurait posé un problème politique pour eux. La participation aurait donc probablement pu être encore meilleure s’il n’y avait pas eu cela. Nous avons eu beaucoup de mal la veille, le dernier jour, à dire à tout le monde : « Ne vous inquiétez pas, vous pouvez faire grève. »  La participation aurait donc pu être encore plus importante, mais… Normalement, vous savez, la CGIL et les grands syndicats ne se rallient jamais à une journée d’appel lancée par des syndicats indépendants. Je veux dire, dans notre activité quotidienne, ils essaient toujours de s’imposer comme les seuls légitimes, même avec des lois anti-grève, etc. C’était donc assez exceptionnel, et le 3 octobre, cela s’est soldé par une grève où… Ils ont dû se mettre d’accord sur la même date, etc. Et c’est quelque chose dont nous devons bien sûr nous féliciter, car c’est quelque chose que nous poussons depuis longtemps. 

Victor : Combien de membres SI COBAS compte-t-il ? 

Fabio : Quelques dizaines de milliers. C’est donc un petit syndicat par rapport à la CGIL ou à d’autres syndicats. Il est petit, mais il a mené des luttes acharnées dans le secteur de la logistique, des luttes très dures, qui ont déjà fait avancer les choses dans ce secteur. Comme je l’ai dit, nous sommes quelques dizaines de milliers, mais la logistique compte plus d’un million de travailleurs. Et donc, nous savons que nous ne sommes pas assez. Nous essayons toujours d’inciter les grands syndicats ou les travailleurs des grands syndicats à se joindre à nous, en particulier en ces jours de grève générale où il s’agit de questions politiques, et cette fois-ci, cela a fonctionné de la meilleure façon possible. La semaine précédant le 3 octobre, il y avait presque tous les jours de grandes manifestations dans la ville. À Turin, je n’avais jamais vu autant de monde, c’était vraiment énorme. Et puis la grève a eu lieu. Et ensuite, il y a eu la manifestation à Rome. Le 4 octobre, c’était probablement la plus grande manifestation depuis la guerre en Irak. Donc ça fait plus de 20 ans.

Victor: Et quel a été l’impact de la grève ? Surtout si l’on considère que vous avez un gouvernement d’extrême droite avec Meloni.

Fabio : Eh bien, je pense qu’il y a deux choses. Je pense qu’elle a eu un impact positif sur la conscience des gens et des travailleurs car, soit dit en passant, en avril, le gouvernement Meloni a approuvé une loi sur la sécurité, le Decreto Sicurezza, qui criminalise les barrages routiers et de nombreuses autres formes de protestation, renforce les pouvoirs de la police, etc. La plupart des actions menées les 22 et 3 octobre ont en fait enfreint cette loi. Tout d’abord, ce qui est très positif, car quelques mois après l’adoption de cette loi, elle a déjà été enfreinte à plusieurs reprises. Quand elle a été adoptée, de nombreuses organisations (pas nous, nous avons en fait immédiatement organisé des grèves avec des barrages) se sont écriées : « Oui, mais que faire ? Nus ne pouvons plus faire certaines choses, etc. ». Et donc, tout d’abord, nous avons vu que lorsque les gens se mobilisent, on peut faire cela. Et quelques mois plus tard, il s’avère que l’on peut faire ces choses. Bien sûr, nous ne sommes pas, nous savons très bien que la répression peut s’intensifier bien plus qu’elle ne l’est actuellement. Même la police n’est pas intervenue de manière brutale ces derniers jours. Elle ne voulait pas attaquer à ce moment-là. Mais si le mouvement continue avec un certain nombre de participants, je pense qu’il y aura aussi des interventions beaucoup plus brutales. Mais cela a été très positif. Je pense que cela a eu un impact très positif. Et nous espérons que cela se répercutera également sur d’autres sujets, en général sur la conscience de soi de la classe ouvrière en Italie. Quant au gouvernement, il réagit désormais par une répression accrue. Il est en train d’introduire une nouvelle loi. Il a dû faire quelques concessions, mais il introduit maintenant une nouvelle loi qui tente d’assimiler l’antisionisme à l’antisémitisme. Mais si vous parlez de l’impact plus large, je pense vraiment que l’urgence avec laquelle ils ont dû établir ce soi-disant traité de paix, qui n’est bien sûr pas un traité de paix, ni même un cessez-le-feu, je pense que les grèves en Italie ont eu un impact sur cela, tout comme, bien sûr, toutes les autres mobilisations, car… je pense qu’ils craignaient une possible propagation à d’autres pays. Je pense donc que cela a eu un impact, ce qui est très précieux, car nous pouvons maintenant vraiment dire que les mobilisations et, je pense, les personnes qui participent aux grèves et aux mobilisations ont vu que cela avait un impact. Cela a eu un impact. Ensuite, bien sûr, il y a une possible démoralisation, car ils ont signé le traité et maintenant, bien sûr, ils continuent le génocide. Alors on se dit : « Hé, que pouvons-nous faire de plus ? » Que pouvons-nous faire de plus ? Trump lui-même l’a dit. Il a dit : « Israël ne peut pas gagner contre le monde entier. »

Victor : En France, il y a très peu de grèves politiques pour la Palestine, est-ce que tu peux expliquer comment vous avez su convaincre de ces perspectives, comment vous vous êtes organisés ?

Fabio : Je pense que d’un côté, nous devons en attribuer le mérite à SI COBAS et aux petits syndicats qui, organisent déjà d’autres grèves politiques, donc cela n’a pas été un problème pour nous. Et ce faisant, nous avons fait pression. Parfois il faut même des forces plus modestes qui sont déterminées à aller dans une certaine direction. Et puis, lorsque les conditions s’alignent de la bonne manière, cela se concrétise. Si ce n’est pas le cas, si personne ne le fait, alors c’est plus difficile… En Italie, la loi sur les grèves, comme je l’ai dit précédemment, autorise n’importe quel syndicat à appeler à une grève générale. Le problème n’est donc pas tant que ce n’est pas légal. Le problème est de savoir comment faire participer les autres travailleurs. C’est la question la plus importante. Mais il existe une tradition en ce sens. Et en tant que syndicats indépendants, nous avons maintenu cette tradition selon laquelle il faut organiser des grèves générales. Nous et d’autres syndicats indépendants avons lancé cet appel à la grève, et cet appel a trouvé une réponse auprès des grévistes. Dans ce cas, cela s’est combiné de manière positive avec une forte attention médiatique sur la flottille. L’effet a donc été décuplé dans ce sens, car il s’est combiné à cette attention médiatique. Mais c’était un appel qui avait été lancé et qui a trouvé une réponse auprès de nombreux travailleurs.

Et bien sûr, comme je l’ai dit précédemment, cela a été préparé par l’activité. Car souvent, lorsqu’on est minoritaire, il est très difficile de faire grève et de manifester. Et souvent, on ne trouve pas ce large consensus, mais on est quelques centaines, quelques milliers. Je pense qu’en janvier 2024, c’était la Journée de commémoration de l’Holocauste. À Turin, il y avait 30 personnes qui manifestaient au total. Donc personne, même la plupart des organisations de gauche, ne soutenait : « Ça pourrait être mal interprété. » En fait, ils ont cédé à la pression idéologique du sionisme, qui tente d’utiliser l’Holocauste pour perpétuer un autre génocide. Il était donc très important pour nous de dire non, nous sommes contre tout génocide. En ce jour particulier, nous devions manifester pour dire que cela ne peut se reproduire, etc. Et ils ne peuvent pas utiliser cette cause pour justifier leurs actes. Nous étions très peu nombreux, mais c’était important. Et tout ce travail a fini par porter ses fruits. Je pense que c’est très important aujourd’hui aussi, car ils essaient à nouveau, avec le traité à Gaza, de tout passer sous silence. Ils disent : « Maintenant, nous avons la paix. » Quand Israël bombarde à nouveau la bande de Gaza, etc., il devient évident que ce n’est pas le cas. Mais ils essayaient de dire : « D’accord, maintenant nous avons la paix. Taisez-vous. Si maintenant quelque chose se brise, c’est la faute du peuple palestinien. Vous avez donc obtenu ce que vous vouliez. » C’est exactement ce qu’ils essaient de faire. Il est donc à nouveau très important de briser ce silence qu’ils essaient d’imposer à nouveau. Je veux dire, après avoir fait le traitement, ils ont vraiment investi pour essayer à nouveau de tout normaliser. Je pense que c’était en fait le principal… objectif du soi-disant traité de paix de Trump, essayer de faire taire les manifestations, tout en augmentant encore plus la répression.

Victor : Et maintenant, quelle est la prochaine étape ? Je crois qu’il y a une grève fin novembre ? 

Il y a une grève le 28 novembre. Il n’y a pas le même élan que lors des dernières grèves. Nous ne savons donc pas si elle aura la même ampleur. Probablement pas. Mais notre défi est de relier la lutte pour la Palestine aux conditions économiques et de travail en Italie également. La loi de finances, qui est en fin de compte une loi de finances de guerre qui réduit les programmes sociaux, diminue légèrement les impôts de la classe moyenne supérieure et des entreprises mais qui au final augmente les impôts des classes inférieures. Elle donne beaucoup d’argent à l’économie de guerre, à l’industrie militaire, etc. Il s’agit donc de relier cette loi de finances, les conditions salariales et les conditions de vie des gens à l’économie de guerre et au soutien de l’Italie à l’élargissement de la guerre, qui se produit bien sûr avec le soutien à Israël d’un côté, de l’autre avec le soutien à l’Ukraine, la guerre avec la Russie. Dans l’ensemble, une implication de plus en plus importante dans différents types de situations. Ils ont également envoyé davantage de militaires dans l’océan Pacifique pour soutenir le Japon, etc. Je ne sais pas dans quelle mesure ils sont directement impliqués au Soudan, mais ils le sont certainement. L’Italie est également le principal exportateur d’armes vers le Qatar et l’Égypte. Et le gouvernement Meloni a explicitement fait un effort pour s’impliquer de plus en plus. Il y a également une concurrence intra-européenne. Le gouvernement Meloni, l’Italie, essaie d’intervenir pour essayer de prendre ce qu’il peut prendre, et le gouvernement Meloni a explicitement montré qu’il souhaitait, qu’il était prêt à s’impliquer de plus en plus dans différents théâtres, différents paysages, etc. C’est donc le lien que nous voulons établir, afin de toucher davantage les travailleurs du secteur privé qui ont plus de mal à se mobiliser pour la Palestine. 

L’islamophobie, ou plutôt l’islamophobie et le racisme, sont les seules armes dont dispose le gouvernement, sinon tout le monde détesterait Israël. Mais il n’est pas facile de contrer cela, vous savez, en l’affrontant directement, ce qui doit être fait, il faut aussi en l’affronter en reliant les sujets. En faisant comprendre que la question palestinienne n’est pas une question de guerre culturelle ou de guerre religieuse ou quoi que ce soit de ce genre. C’est une question d’impérialisme et elle est profondément liée à la façon dont le monde dans son ensemble se développe.


Pour continuer à écouter sur le sujet de la Palestine, voici le topo de Sana de Paris qui tente de tirer le bilan du 7 octobre, tout en abordant les stratégies de libération de la Palestine :