[Audio] Que nous dit la situation politique actuelle du rapport de force ?

Introduction faite par un camarade lors de la réunion locale A2C Paris 20ème vendredi 31 mai dans la suite du texte de la newsletter A2C de la semaine du 27 mai Paris-Nouméa-Gaza, Intifada ! Ce monde est vieux, l’espoir est jeune !

NEWSLETTER A2C : Paris-Nouméa-Gaza, Intifada ! Ce monde est vieux, l’espoir est jeune !
Mardi soir, sur la place de la République, les camarades qui sont avec leurs collectifs locaux d’Urgence Palestine sont d’abord un peu déçu.es par le nombre. La veille il y avait tellement de monde ! Et puis deux lycéens viennent voir une camarade qu’ils connaissent : « vous allez partir en manif ? Parce que on est en lien sur les réseaux avec plein d’autres qui viendront si ça part en manif ». Les camarades qui en discutaient décident d’y aller. Et effectivement ça va rejoindre. Des milliers, partout, en sauvage. Même sur le périph.

Alors c’est ça la situation. Face à tout ce qui vient, toutes les attaques – comme dans l’éducation, la santé etc., le génocide à Gaza, le succès pronostiqué des fascistes, l’occupation policière et militaire de Paris pendant les JO… Ce qui manque n’est pas la colère, la disponibilité au combat.

Et ce n’est pas par hasard si c’est la jeunesse qui donne les signaux du possible. Bien sûr qu’ils et elles ont l’énergie, l’enthousiasme plus facile, plus contagieux. Et moins de disposition au compromis. Parce qu’on a compris, non ? Notamment après la séquence des retraites. Pas besoin d’y aller si ce n’est pas pour y aller vraiment, avec détermination. Pas besoin d’y aller si c’est pour perdre à coup sûr. On ne se bat pas pour la gloire. On n’en a ni les moyens ni l’envie. Et si certain.es donnent ce signal, ça prend. Il a fallu celles et ceux qui ont bravé les interdictions et les intimidations après le 7 octobre pour imposer le droit de manifester pour Gaza. Il a fallu les occupations de facs pour donner le signal de l’urgence et de la détermination.

Ce n’est pas seulement sur la question de la Palestine. En Kanaky c’est la jeunesse qui a mis le feu … Et obligé l’Etat à relancer des négociations avec les organisations indépendantistes. Ce sont des jeunes mineurs, à Paris, qui mettent en lumière et en question la politique de nettoyage social à l’approche des JO. On ne veut pas de demi-mesures, de solutions temporaires qui ne feront que nous renvoyer, plus tard, à la rue. Ce sont les jeunes trans qui sont en train de lancer une contre-offensive contre les politiques réacs et contre le fascisme.

Et sur tous ces fronts pas besoin de développer longtemps pour montrer que ces mouvements mettent en crise le pouvoir comme l’idéologie dominante. Des députés qui tergiversaient après le 7 octobre se mettent à brandir le drapeau palestinien à l’Assemblée. Le conseil de Paris débat avec le préfet de police pendant plus d’une heure à propos… de la Maison des métallos occupée et des Jeunes en lutte. Macron va en Kanaky pour discuter… avec ceux que son gouvernement appelle des terroristes.

Maintenant on le sait toutes et tous. Il y a urgence. Les sionistes et les impérialistes sont en train de perdre la bataille idéologique. Mais le peuple palestinien est en train d’être massacré. C’est vrai aussi pour le colonialisme français, déjà largement affaibli en Afrique alors que la critique se propage dans les colonies d’outre-mer. Mais, cela n’empêche pas la domination coloniale d’y être renforcée comme à Mayotte. La manifestation du 21 avril à St Brieuc comme le mouvement trans montrent qu’une riposte antifasciste réelle est en germe. Mais les fascistes risquent de triompher aux élections européennes. Les jeunes mineurs du parc de Belleville montrent qu’un mouvement de solidarité qui unit dans la lutte Français.es et Immigré.es est possible. Mais qu’en sera-t-il si la Maison des métallos est expulsée sans victoire pour elles et eux ?

La jeunesse ne suffira pas. Sur la base des leçons qu’elle donne, de radicalité, de détermination, elle doit inspirer tous les fronts, toutes les générations, pour se traduire quartier après quartier, lieu de travail après lieu de travail. Pour des luttes dont la radicalité ne repose pas forcément dans les modalités d’action mais dans l’antagonisme assumé à l’Etat et aux patrons. Ca s’appelle la lutte de classe et ça urge. Pour la Palestine et la Kanaky, contre le racisme et contre le fascisme. Parce que ce monde est vieux. Mais l’espoir est jeune.
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